Fleurs, champignons et plantes sauvages teintent et parfument nos randonnées. La tentation est grande d'en composer un bouquet ou de garnir un panier. La règle d'or: cueillir avec modération, dans le respect de la propriété et des réglementations, en épargnant les espèces végétales protégées.

Quel plaisir de marcher la fleur aux dents ou à la boutonnière! Mais avant de prélever fleurettes, cèpes, châtaignes et autres baies ou plantes sauvages, il faut vérifier si le lieu s'y prête. Sur un simple chemin de campagne, un modeste bouquet suffira. Le bon geste de préservation consiste à se modérer et à épargner les plantes rares et protégées. On se contentera donc d'une poignée de cerises pour la gourmandise, à condition de respecter la propriété privée. Ou de quelques girolles débusquées dans un sous-bois pour parfumer une omelette. En gardant à l'esprit que la nature n'est pas un libre service.

Fleurs coupées... vite fanées.
Dans certaines de nos régions, comme dans les montagnes de Savoie, il est strictement interdit de prendre des fleurs et plantes protégées*... autrement qu'en photo. De toute façon, une fois coupées elles se fanent rapidement. Vous cheminez dans une réserve naturelle? Cette question figure dans la réglementation: « Pourquoi ne doit-on pas cueillir de fleurs?», suivie de cette réponse: «Cueillir une fleur, c'est faire disparaître une plante. Les fleurs permettent la production de graines nécessaires à leur survie. Leur beauté doit pouvoir être admirée par chacun.» La préservation de l'environnement, la beauté en partage...

Vous voilà sur un sentier du parc national des Pyrénées, dans le massif du Balaïtous. Avertissement aux visiteurs : «Pour préserver le patrimoine, il faut respecter la réglementation: ni cueillette, ni prélèvement; plantes, minéraux et fossiles appartiennent au paysage.» Et, bien sûr, il faut éviter tout piétinement des milieux naturels, rester sur les sentiers, ne pas couper les lacets en montagne...

Pour les fruits «défendus», la loi stipule: «les fruits tombés naturellement d'un arbre sur un chemin communal appartiennent aux promeneurs.» Par contre, «les fruits ne peuvent pas être cueillis sur l'arbre même si les branches dépassent sur la voie publique».

De son côté, l'Office national des forêts (ONF) rappelle la législation sur le ramassage des champignons en forêt domaniale: «Le ramassage est toléré, se fait gratuitement, dans la limite de un ou deux paniers, uniquement pour la consommation familiale.» Avec ce rappel: «Toute personne faisant commerce de champignons cueillis dans des forêts domaniales s'expose à une amende (variable selon les espèces et proportionnelle au volume ramassé). Ces restrictions ont pour but de préserver la biodiversité des forêts.» L'article 547 du code civil précise que les fruits naturels de la terre (champignons, plantes, fleurs, fruits...) appartiennent au propriétaire du sol, il faut donc avoir son autorisation pour les récolter. Et attention: la saison des châtaignes et des champignons coïncide avec la période d'ouverture de la chasse...

Cueillir illégalement… et récolter une amende
Si vous êtes pris en défaut d'arrachage, de cueillette ou de transport de plantes protégées, vous tombez sous le coup de la loi. Exemples de sanctions: ramassage et cession de champignons et bouquets de fleurs, 750 euros d'amende; sur un site remarquable, altération, dégradation, destruction du milieu particulier d'une espèce végétale protégée, 6 mois d'emprisonnement et 9000 euros d'amende... Les contrôles sont réalisés par des agents de l'ONF, de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), des parcs naturels régionaux ou nationaux. Un geste malheureux peut donc coûter cher...
Enfin, il est fortement recommandé de laver fruits sauvages, champignons ou végétaux (pissenlits...) cueillis avant de les manger, ceux-ci risquant d'être souillés par des agents parasites (échinococcose ... ) portés par un renard, un chien ou un chat.
(*) Liste des espèces végétales protégées consultable et téléchargeable sur:
http://droitnature.free.fr/Shtml/TelechargementPg.shtml ; ou sur le site du Conservatoire botanique national du Bassin parisien: http://Cbnbp.mnhn.fr/cbnbp